Château de Sainte Agnès


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un château des comtes de Vintimille

XIIe-XIIIe s.

Un château des comtes de Vintimille :

..........Avant le XIIIe siècle, les sources écrites révèlent très peu de chose sur Sainte-Agnès, qui apparaît comme un nom de lieu vers 1150 , puis subit trois assauts successifs vers 1185. Le village se situait dans le comté de Vintimille, en situation frontalière avec la Provence. Le comté de Vintimille reprenait la même frontière que celle de la cité de l'Antiquité tardive : du Mont Bego à l'Alpis Summa (la médiévale Turbie), comprenant le bassin de la Roya.

..........C'était la ligne de partage des eaux qui avait été auparavant la frontière entre la Gaule et l'Italie. La première mention du comté de Vintimille ne remonte qu'à 962. Les confins diocésains et comtaux coïncidaient, et il y avait étroite connexion entre les évêques et les comtes dans l'exercice de leurs offices respectifs. L'évêché de Vintimille était suffragant de Milan, il jouxtait l'évêché de Nice qui était suffragant d'Embrun.

...........Dans la Haute Roya il faudrait repousser la construction des châteaux "à l'extrême fin du XIe s. ou au cours de la première moitié du XIIe s" (J. Lassalle). A Sainte-Agnès, ce logis et ces deux enceintes correspondent au passage de la maison forte au château comtal. Si, dans les listes de châteaux du comté de Vintimille, Sainte-Agnès n'est mentionné ni en 1157 ni en 1177, c'est sans doute que les comtes n'édifièrent pas de château avant les trois attaques lancées par la Commune de Vintimille.

...........En effet, parce que le comte Otton avait abrogé les franchises de leur Commune, les Vintimillais s'emparèrent par trois fois du château, sans pouvoir s'y maintenir. La première fois "ils tuèrent le castellan et trois autres hommes et une femme et dévastèrent le lieu". Un accord intervint. Les hostilités reprirent : les Vintimillais s'emparèrent de Braus où ils capturèrent Henri, le fils du comte. A Sainte-Agnès "ils attaquèrent, dévastèrent et pillèrent le lieu, tuèrent des hommes". Un nouvel accord fut conclu. A nouveau les Vintimillais poursuivirent Henri jusqu'à Sainte-Agnès "ils attaquèrent le lieu et (le) blessèrent, et tuèrent des hommes et dévastèrent et pillèrent le lieu" (Turin, Archivio di Stato).

...........En 1220, les Vintimillais tentèrent en vain de prendre le château de Lucéram (alors possession des comtes de Vintimille). En vain, car un neveu du comte Manuel s'était lancé, depuis Sospel, à leur rencontre et les mit en fuite. Manuel, venant à la rescousse, se fit remettre les prisonniers. Pour rejoindre son neveu, Manuel était descendu de Sainte-Agnès, où il était posté. Il y résidait donc de manière permanente ou semi-permanente. Le site devait, dès cette date, être pourvu de structures susceptibles d'accueillir le comte et ses hommes. C'est pour ces raisons qu'il est logique d'intercaler l'édification du logis et des deux enceintes entre 1185 et 1220.

Le comté de Vintimille au XIIe-début XIIIe s (M. Lapasset, DAO F. Blanc).




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